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HISTOIRE DE L1ÉGLISE D'AOSTE
Amédée Berrut i avait donné mainte preuve de sa
capacité d�ns le man iement des affaires
à
l a cour pon
tificale. Aussi gagna-t-il Jes bonnes grâces de Léon X.
Le pape se servit de l u i dans · une c i rconstance qu i
demandait du tact et de l 'habi leté. Il s'agit du mariage
de ju l i en de Méd[cis, frère du pape, avec Ph i liberte de
Savoie, fi l le du duc Ph i l ippe IL Léon
X,
qui avai t à cœur
cette affa i re, dépu ta pour ] a négocier Amédée Berruti,
en le chargeant d' une lettre confidenti ell e pour le Duc.
Cette lettre, qu i porte l a date du 8 avril
1 5 1 4,
ne dési
gne pas l ' obj et de la miss ion. Le Souverai n Pohtife se
borne
à
prier le duc de Savoie de croi re à la parole de
son envoyé comme
à
la s ienne propre. Il fait en même
temps le p l us grand éloge d'Amédée Berruti, en l 'appe
l ant
«
u n homme de mœurs très pures, d' une rare doc
tri ne et de vertus mul t iples
1
••
»
L 'envoyé pontifical réus
sit dans sa m ission fort déli cate. Le mariage proj eté eut
l ieu .
Reconnai ssant la haute valeur de son fidèle serviteur,
le pape Léon
X
s'empressa de l u i confier l a charge impor
tante de gouverneur de l a ville de Rome. Mais il ne
1 , ,
Itaque dilectum filium Amaedeum notarium et familiarem
nuntiumque nostrum ad te mittimus hominem et nobis probatis
sÏmis
moribus, singul
a
r
i doctrlina, multis virtutibus id exigentibus
carissimum, et in quo plurimum con fidimus et tuae Nobi
litati tum iure patriae tum studio et inclinatione animi su i dedi tis
simum, ut nonnulla tibi quae nobis cordi admodum sunt nostro
nomine 1 eferat. Quamobrem te hortamur omnibus in rebus, quas
ad te perferei, tantum i l l i fidei adhibeas quantum nobis ipsis adhi�
eres, si te praesente alloqueremur."
Miscellanea His/. pair.
tom.
vm
1903, p.
158.
-
Arturo Segre,
Docum. di Storia Sabauda.