

PIERRE
OAZIN
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ma i s l es magistrats sécu l i ers q u i prononçaient l a sen
tence de mort et la faisaient exécuter. On crie à l ' i nto
lérance et à la cruauté . La to l érance est certa i nemen t
une bel le chose et chacun doit l a garder pour son pro
chain. Ma i s l a pa i x du pays est p l us nécessaire encore ,
et tout peuple a l e droit d ' éloigner ceux qu i l a troublent .
Or, les hérét iques , animés d'un funeste esprit de pro
séJyti sme, sema i ent l e désôrdre et la désunion _ partout
où i l s sema i ent l eurs mauvaises doctrines . Les protes
t ants , à Genève et a i l l eurs, n 'ont-i ls pas employé l 'arme
de l ' i ntolérance et de la proscript ion ? Avant de j eter l a
p i erre aux cathol i ques valdôta in s, i l conv i ent de s e sou
veni r de ces choses ; i l convient auss i de ne pas oubl i er
ce que faisaient l es protestants dans l es contrées où i l s
éta i ent les p l us forts.
Emmanuel-Ph il ibert se trouva i t dans la détresse. I l
chargea Mgr Gaz i n d' a l ler sol l i c iter des secours pécu
n i ai res auprès du roi Phi l ippe
II,
qui était pour l ors en
Angl eterr e . Le prélat réussi t dans sa déli cate m i ss ion et
revin t
à
Anvers.
I l
ava i t obtenu d i x m il l e écus . Ce fut l e
dern ier service qu ' i l r e ndi t à son prince.
I l était parvenu à la fin de sa course ; l es travaux et
les voyages i ncessants qu'il s'était imposés
·
pour le
bien du d iocèse et de l 'Etat avaient m i né sa santé déj à
affa ibl i e par l 'âge et l e condu i s i rent au tombeau, l o i n
de ses oua i ll es. Emporté par une fi èvre violente, il ren
dit le dernier soupir, avant le 22 mai, auprès du prince
qu'il affect i onna i t s i nguli èrement 1 •
1
C'est
à
tort que des auteurs
fixent
sa mort
à l'année
1556,
puisque nous
le
voyons plein
de · vie, au
mois
de
mars 1 557.
C'est le
21
mai au p l us tard qu
e
le préla
t
est mort ; la l ettre
de