

PIERRE OAZIN
41 7
zèle pour les i ntérêts de l 'Etat, du Duché et de l a reli
gion . Tour à tour, l e pape, l es ducs de Savoie, l es
Trois-Etats recourai ent à ses l umi ères et lui confiaient
d' importante
,
s l égati ons. Pouvait-il refuser son con
cours au bien généra l , pour se cantonner dans la Vallé e
et se renfermer dans sa sphère spirituel le ? N'aura i t-il
pas encouru l e blâme de ses contemporains, trompé l a
confiance de ses supérieurs e t de son peuple? Son patrio
tisme se serait-il accommodé d'une i nertie non j usti
fi ée ? D' ai l leurs son appli cati on à l 'admin istration diocé
sai ne n ' a j amai s faibl i . Présent ou absent, il avait des
auxiliaires capabl es. Ne l e voyons-nous pas, de suite
qu;il eut prit les rênes de son gou vernement, visiter l es
différentes paroisses pour conférer l es sacrements, pro
mouvoir l e culte divi n , prêcher contre l es doctri nes
nouvel l es et réchauffer l a foi et: l a piété dans l e cœur
des fidèles ? Il
a
convoqué pl usieurs fois le synode,
réitéré ses vi sites pastoral es, consacré des églises et
des autels, fait les ordinati ons , bref il a accompl i toutes
les fonctions du vrai pasteur. On l ui attribue aussi
l 'usage de conserver l e Saint-Sacrement au Reposoi r,
du jeudi Sai n t à l 'aurore du j our de Pâques, à l a Cathé
drale et autres égl ises.
Notre prélat bien qu ' i nvité n 'assista pas personne l l e
ment aux sessions du conc i le de Trente. Mais i l j ustifia
son absence. Il al légua pour raison l a nécessité de
rester au mi l i eu de son peuple pour l e préserver de tout
contact de l ' hérésie, tandi s que sa présence au conc i le
n ' était pas de toute rigueur. Ce qui nous montre son
amour de l a résidence, son attachement à ses ouail l es.
Mgr Gazin a rempli fidè l ement ses devoirs de citoyen
et d' évêque. Son activité dévoran te suffit à tout. Il eut
même l a pensée d'ouvrir un Séminaire, en confor-