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HISTOIRE DE L'ÉGLISE D'AOSTE
légitime curé Joly, p rononça l 'interdit sur l es
lieux
où
:se trouveraient ces malfaiteurs, et invoqua le secours
du bras séculier. Dans ce but, il adressa l e 2 J mai
1467,
· des lettres au duc de Savoie_ et
à
ses officiers, au comte
de Challant� afin qu'ils fissent saisir et conduire
à
l'offi
cialité jean Carmentran, et empêchassent toutmauvais
procédé contre le curé.
Les lettres de l'official n'eurent p0int un prompt effet:
car le
1 er
octobre jean Carmentran était encore maître
<le l'église et de la cure de Brusson. En ce jour, l'évê, que manda au curé de Chal l ant de citer l'intrus
à
com
paraitre
à
l'évêché, dix jours après l a citation. Le curé
de Challant, nommé Nicod!
de Lugrino,
envoya
à
jean
Carmentran les l ettres citatoires; mais il ne put s'appro· cher de sa personne; il se défendait les armes
à
la
main. Les suites de cette déplorable affaire ne nous
sont pas connues. Ce trait nous dépeint l'audace et la
rudesse de certaines personnes censées instruites et
dévotes. L'autorité ecclésiastique était impuissante
à
réprimer leurs excès, et l e pouvoir civil ne s'en sou
dait guère. Mais il est
à
remarquer que jean Carmen
tran n 'était pas dans l es 01rdres sacrés. Citons les noms
de quelques ecclésiastiques qui paraissent dans ces
p rocédures . Ce sont Franç:ois d'Eloysie, curé d'Antey,
Claude du Pont, vicaire de Chall ant, François Oger,
vicaire sacristain de Verrès, jean
Ru/fi,
vicaire
de
Saint
Vincent, C. Rovarey, vicaiire ou plutôt curé de Chatil
l on
1•
La Collégiale reconnaît un insigne bienfaiteur dans
1
Archiv. de l'Ev.