

FRANÇOIS DE PREZ
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Mgr. François de Prez vit, en
1467,
se produ ire dan s.
l e diocèse un désordre i nouï . Des hommes se mas
quaient, s'affublaient de vêtements b izarres, portant sur
leurs habits des clochettes
tintinabula vaccarum,
sur
leur tête des cornes diabol iques. Sous ce vi la i n costume ,
i l s parcouraient les rues et les p l aces, j etant l 'épouvan
te, surtout parmi l es enfants e t l es femmes, et commet
tant toute sorte d'excès. La vue de ces démons en effi�
gie rendi t même folles plusieurs pt>rsonnes. Pouva i t - i l
se tai re l e bon pasteur des âmes ? Il dénonça au Duc
cet étrange abus, en l'e:yhortant à prendre l es mesures
.
nécessai res de répress i on , fall ût-il pun i r les coupabl es
par l'exil perpétuel et la confiscation des biens . I nfor
mé de ces faits odieux, le prince ordonna au ba i l l i et
autres officiers de fai re cesser aussitôt ces scandal es .
La lettre est écrite de Pignerol , l e 30 j anvi er
1467
1•
Mgr. de Prez dut sévir contre un clerc appelé Jean
Carmentran de Brusson . Celu i-ci, aidé de ses com
pl i ces, s 'était emparé par l a force de l'égl ise et de la
cure de Brusson, et en avait chassé l e curé canonique
men t i nstitué, P i erre Joly. Ce dernier déposa sa p l a i nte
devant l 'official ité d 'Aoste. L'official Baudouin Excof
fier cita à son tribunal l 'usurpateµr : il ne comparut poi nt .
Le plaignant produ i s i t ses témoi ns. De l eu rs dépositions
résu l tèrent clairement l'i nj ustice et l 'énormité des faits
i mputés à jean Carmen tran . L' official déclara que
l ' intrus et ses complices avaient encou ru l ' excommu
n ication . Mais comme l es censures étaient des
armes émoussées pour eux, l 'offi cial, à l,
a réqu isition du
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Arch.
de
/'Ev.