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FRANÇOIS DE PREZ

19

obtenir justice du seigneur de Brissogne. Usant du pri­

vilège duc � I, elles avaient, en

1466,

fait couper dix toi­

ses de boi s dans les îles de Quart. Antoine de Monta­

gny mit sous séquestre tout le bois préparé. Il fit même

publier dans les paroisses de ses domaines l a défense

de faire l'aumône aux sœurs quêteuses du couvent. Les

chanoi nesses, si indignt:ment traitées, recoururent au

Duc, en le priant de mettre

à

la raison leur persécujeur.

Le prin ce saisit de la questi on son Conseil. Celui-ci fit

citer le noble de Montagny

à

comparaître devant son

tribunal. N'ayant comparu ni en personne ni par procu­

reur, il fut décl aré contumace et condamné

à

payer aux

·

Chanoi nesses les frais du procès, au montant de sept

·florins et deux den iers. Cette sentence fut rendue; le

1er

décembre

1466, à

Pignerol, où / s e trouvai t le Duc.

Les chanoi nesses continuèrent leurs poursui tes judi·

ciaires. Elles exposèrent au prince que Je seigneur de

Brissogne, non content d'avoir emporté le bois des îles

qu'el les avaient fait abattre, proférait encore de terribles

menaces contre elles et contre leurs défenseurs. «Si le

bailli et ses officiers osent veni r prendre du bois dans

les îles, j e jetterai, disait-il ,

à

la rivière et les hommes

et l es bêtes. j'irai aussi avec mes gens attaquer le cou­

vent de Sainte-Catherine et le détru ire. » En suite de ces

menaces, personne n'osa it mettre

à

exécution la sen­

tence du Conseil ducal. Ayant reçu ce nouveau recours

des chanoi nesses, Amédée

IX

écrivit, le

3

décembre, au

bailli d'Aoste et aux châtel a ins de Quart, de Cly et de

Châtel-Argent, afin qu'ils employassent contre ce noble

récalcitrant tous les moyens, la force même, pour faire

restituer aux religieuses le bois qui leur appartena it.

Cet ordre leur fut donné, sous peine d'une amende de

cent l ivres, en cas de refus d'exécution.